José au Cabaret


José González entre sur scène sous les applaudissements d'une salle bienveillante et enthousiaste. Il est accompagné de 4 musiciens. Souriant, il salue la salle d'un signe de la main. De loin on croirait voir l'acteur Oscar Isaac dans Inside Llewyn Davis, avec sa barbe et ses cheveux bruns épais et bouclés. Les spots vifs projettent une lumière chaude qui l'enveloppe et inonde les contours de sa silhouette. Derrière lui, la tenture écarlate du Cabaret Sauvage prend une couleur pourpre tandis qu'il entame sereinement Afterglow.

La salle, ou plutôt le chapiteau, a comme rétréci. Les premières chansons installent une atmosphère intime, on entend des chuchotements et dans la foule de surprenants bruissements appellent au silence. Après 3 morceaux, l'intro de Killing for Love est bruyamment saluée par le public et annonce un passage plus enlevé. Tout au long du concert le son est chaud et réconfortant, raffiné, excellent. Chaque pincement de corde est clair et il faut saluer la qualité des musiciens qui offrent un chœur aux voix douces et harmonieuses.

Vers le milieu du spectacle, ceux-ci s'éclipsent pour laisser l'artiste argentino-suédois interpréter 3 titres en solo. Le très attendu Heartbeats vient plonger la salle dans une félicité soyeuse, soudain interrompue par le "Shut up !" trop sonore lancé par un spectateur à l'adresse d'un autre. Sans cesser de jouer, José mime la surprise, sourit, propose doucement un "No, you shut up !" espiègle. Tout le monde rit et il reprend : "One night of magic rush..."

Le claviériste à casquette rouge a son moment lorsque José González le laisse interpréter une de ses compositions, par ailleurs de très bonne facture. De sa voix timide, José annonce With the Ink of a Ghost, un des sommets du dernier album exécuté à la perfection. Applaudissements nourris. On se rapproche du rappel, et la salle s'amuse à lancer des requêtes, depuis des chansons de Junip à celle de la B.O. de Walter Mitty. Il n'y a aucun consensus, preuve de la largeur du répertoire de González. Classe, il embarque tout le monde dans une reprise de Teardrop de Massive Attack, joue tranquillement Always de Junip puis entame Down the Line pour conclure son set.

Vient le rappel, qui commence avec les notes mesurées du sincère Every Age, vibrant premier single de Vestiges & Claws. Il poursuit avec le radieux Leaf Off / The Cave et invite la salle à l'accompagner dans cet hymne tandis qu'il se met en retrait pour laisser de l'espace à l'ivresse d'une partie de la fosse qui répète avec lui "Let the light lead you out". Le concert pourrait s'arrêter là et l'on repartirait heureux, mais González rappelle sur scène les islandais Olöf Arnalds et Skúli Sverrisson qui avaient assuré la première partie. Ensemble ils couronnent le concert d'une reprise de I'll Be Your Mirror du Velvet Underground.

Note : je profite de ce billet pour remercier les équipes de Super! qui répondent à leurs e-mails, ça fait très plaisir, le personnel particulièrement sympa du Cabaret Sauvage, salle qui se mérite, et faire un clin d’œil au génie qui, lorsque les lumières se rallument en fin de concert, a choisi de passer "Go Outside" des Cults. Très bon.

Setlist :

Afterglow
Stories We Build, Stories We Tell
Let It Carry You
Killing for Love
In Our Nature
What Will

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En solo :
Crosses
Hints
Heartbreak
(reprise de The Knife)
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Stay in the Shade
With the Ink of a Ghost
Home
(de Barbarossa, qui fait partie des musiciens présents)
This is How We Walk on the Moon (reprise d'Arthur Russel)
Teardrop (reprise de Massive Attack)
Always
Down the Line

Rappel :
Every Age
Leaf Off / The Cave
I'll Be Your Mirror
(reprise du Velvet Underground)