
En 1990, Richard Melville Hall a 25 ans et jongle sans succès avec les alias pour tenter de se faire une place sur la scène techno de l'époque. Après s'être appelé Barracuda, Brainstorm ou UHF et avoir composé une pognée d'infructueux singles, son premier essai sous le pseudonyme Moby est également un échec : son morceau Mobility ne parvient pas à intégrer les charts. A cette époque la télé diffuse Twin Peaks, la mythique série de Mark Frost et David Lynch dans laquelle une paisible bourgade de l'état de Washington se réveille sous le choc après la découverte du corps sans vie de la jeune Laura Palmer. Inspiré par le générique de la série, Moby reprend un B-side de Mobility appelé "Go" et utilise le thème de Laura Palmer comme sample sur un rythme de progressive house. Go paraît sur le label Instinct et se vend à plusieurs millions d'exemplaires au Royaume-Uni, lançant la carrière du dj qui nous a donné depuis Natural Blues ou Extreme Ways.
Le clip, un trip sous acide qui porte bien la marque des nineties.
Un petit mot sur la musique de Twin Peaks : la série utilise les mêmes thèmes tout au long des deux saisons, ce qui les rend à la fois obsédants et indissociables de l'identité de la série. L'atmosphère si singulière, quasi-sinistre dans laquelle évoluent les personnages est déterminée aussi bien par les choix visuels de Lynch que par la justesse des compositions d'Angelo Badalementi. Ami du réalisateur avec qui il travailla sur Blue Velvet et Mullholand Drive, Badalamenti reçut pour le thème de Twin Peaks un Grammy Award en 1990, récompense qui vint logiquement couronner un travail déjà loué par la critique.
Ci-dessous, Angelo vous explique en se poilant comment il a composé le thème de Laura Palmer :